Taoufik Bouachrine : Une Grâce Royale qui ne Lave pas les Péchés d’un Ogre Sexuel

Taoufik Bouachrine, ancien directeur du journal Akhbar Al Yaoum, a bénéficié, récemment, d’une grâce royale, du reliquat de sa peine initiale de 15 ans pour des crimes graves, notamment viols, harcèlements sexuels, et traite des êtres humains. Bien que cette grâce ait été saluée par de nombreux milieux ayant encensé ce geste humain et clément de Sa Majesté Le Roi, elle ne signifie en aucun cas une abolition des actes odieux dont il a été reconnu coupable. Au contraire, elle a relancé le débat sur la justice pour ses victimes, qui continuent de souffrir des séquelles psychologiques, sociales, et économiques de ses abus.

Les souffrances persistantes des victimes

Pour les victimes de Bouachrine, la récente sortie médiatique de ce journaliste constitue une remémoration amère de leurs souffrances, d’autant plus que l’intéressé semble faire fi de ses crimes.. Beaucoup d’entre elles vivent toujours dans l’angoisse et la précarité, confrontées à une société qui, parfois, préfère fermer les yeux sur les violences faites aux femmes. Leur combat quotidien pour obtenir reconnaissance et réparation demeure inachevé. Le traumatisme de leurs expériences est encore exacerbé par l’absence de compensation financière et morale de la part de Bouachrine, qui, jusqu’à présent, n’a pas montré de volonté de reconnaître pleinement ses torts ni d’indemniser ses victimes comme l’exige la justice.

Un déni persistant et une stratégie de fuite en avant

Malgré les preuves accablantes et les témoignages poignants lors de son procès, Bouachrine continue de se cacher derrière de faux fuyants et distiller être victime d’un prétendu complot politique orchestré pour le réduire au silence. Cette rhétorique de théorie du complot, bien qu’efficace pour galvaniser certains de ses partisans, et les ongs internationales, disposées à en découdre avec le Maroc sur le registre des droits de l’homme, détourne l’attention des vraies victimes — ces femmes courageuses qui ont osé briser le mur du silence pour dénoncer les abus d’un homme en position de force. En persistant dans le déni et en refusant de faire face à ses responsabilités, Bouachrine aggrave le traumatisme de ses victimes.

L’échec à indemniser : un affront à la justice

La grâce royale, bien qu’un acte de clémence, ne soustrait pas Bouachrine de ses obligations envers ses victimes. En vertu des lois marocaines et des principes de justice, il est impératif que Bouachrine indemnise financièrement et moralement celles qu’il a brutalement exploitées. Ignorer cette obligation est non seulement une insulte à leurs souffrances, mais aussi un manquement à l’état de droit qui devrait s’appliquer à tous, indépendamment de leur statut ou de leur influence.

L’association Marocaine De Défense Des Victimes (AMDV) se mobilise a elle seule pour défendre et faire valoir les droits des victimes de Bouachrine face a une aphonie complice de tout un pan d’organisations associatives et acteurs politiques qui semblent croire a la théorie du complot tant avancée par ce journaliste et ses soutiens et ce, malgré l’existence de preuves matériels l’impliquant.

Appel à une réforme judiciaire

L’affaire Bouachrine met en lumière des défaillances persistantes dans la protection des droits des victimes de violences sexuelles au Maroc. Il est crucial que des réformes soient entreprises pour garantir que les victimes reçoivent justice et réparation, et que les auteurs de tels crimes soient tenus pleinement responsables. La société marocaine doit se lever pour défendre les droits des femmes et s’assurer que des cas similaires ne se reproduisent plus.

Une rédemption incomplète

Taoufik Bouachrine peut avoir retrouvé la liberté grâce à une grâce royale, mais son parcours vers la rédemption demeure incomplet tant qu’il refuse de reconnaître ses actes et de réparer les dommages causés à ses victimes. La grâce ne doit pas être interprétée comme un pardon pour ses crimes, mais plutôt comme une opportunité pour lui de faire amende honorable. Seule une réelle reconnaissance de la douleur infligée et une compensation appropriée peuvent offrir aux victimes un semblant de réhabilitation. Et n’oubliez pas que l’âme d’Asmae Hallaoui restera a jamais témoin de cette injustice.

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