Présidentielle algérienne : Abdelmadjid Tebboune en route pour un second mandat

Le 7 septembre 2024 marque un tournant pour l’Algérie, alors que les électeurs se dirigent vers les urnes pour élire leur prochain président. Dans une élection largement dominée par le président sortant Abdelmadjid Tebboune, âgé de 78 ans, peu de suspense entoure le résultat, le chef de l’État étant pressenti pour remporter un second mandat sans difficulté.

Une campagne sous contrôle

Abdelmadjid Tebboune, élu en décembre 2019 après les manifestations de masse du Hirak, a passé son premier mandat à recentrer son pouvoir tout en essayant de redonner de la crédibilité à l’État algérien. Toutefois, sa campagne pour cette réélection s’est déroulée dans une atmosphère largement contrôlée, avec un manque d’enthousiasme palpable. Les médias publics, obligés de couvrir les apparitions des candidats, ont tenté de dynamiser l’élection, mais cela n’a guère suffi à masquer une absence de débat véritable.

Les deux autres candidats, Abdelali Hassani Cherif, représentant islamiste du Mouvement de la Société pour la Paix, et Youcef Aouchiche, du Front des Forces Socialistes, ont présenté des programmes focalisés sur les jeunes, les libertés civiles et une réforme économique, mais sans critiquer directement Tebboune. Pour beaucoup, ces opposants sont plus concentrés sur les élections législatives de 2025, où ils espèrent obtenir un plus grand nombre de sièges.

Une réélection quasi assurée

Tebboune a basé sa campagne sur la continuation de ses efforts pour stabiliser l’Algérie après les turbulences politiques de 2019, se présentant comme le sauveur d’un État qui, selon lui, était « au bord de l’effondrement » à son arrivée au pouvoir. Toutefois, les critiques dénoncent une répression accrue des libertés civiles et politiques, en particulier à l’encontre des militants et journalistes qui continuent d’être emprisonnés. Les analystes soulignent que la véritable question de cette élection ne concerne pas tant la victoire de Tebboune, mais plutôt le taux de participation, qui sera scruté de près pour légitimer sa réélection.

Un contexte difficile

Le contexte économique de l’Algérie reste fragile, avec une dépendance excessive aux hydrocarbures malgré les efforts de diversification de l’économie. Tebboune a mis en avant certaines améliorations, telles que la création d’emplois et une augmentation des salaires, mais le taux de chômage élevé, surtout chez les jeunes, et l’inflation galopante continuent de peser lourdement.

En outre, l’hostilité avec le Maroc a été un élément récurrent de sa campagne, avec des accusations répétées à l’encontre de Rabat, notamment sur les feux de forêts de 2021 en Kabylie. Cette rhétorique anti-Maroc, partagée par ses adversaires, a servi à renforcer son discours nationaliste.

Vers l’avenir

Alors que les urnes ferment et que les résultats sont attendus, Tebboune espère une participation plus élevée qu’en 2019, où seulement 39,9 % des électeurs avaient voté, signe du désintérêt généralisé pour la classe politique. Avec cette élection, l’Algérie se trouve à un croisement important, et la manière dont le président gérera son second mandat pourrait déterminer l’avenir du pays sur la scène internationale et domestique.

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