Poutin soutient Kamala Harris : une nouvelle incursion dans la politique américaine ?
Depuis plus de deux décennies, le président russe Vladimir Poutine n’a cessé d’intervenir, directement ou indirectement, dans les élections présidentielles américaines. Son dernier commentaire, fait le 5 septembre 2024, s’inscrit dans une longue série d’interventions ambiguës. Lors d’un forum économique en Russie, Poutine a déclaré qu’il soutenait la vice-présidente Kamala Harris, la candidate démocrate à l’élection présidentielle américaine de novembre 2024.
Bien que la remarque de Poutine puisse sembler ironique, elle intervient dans un contexte tendu, où les États-Unis, sous l’administration de Joe Biden, ont accusé la Russie de tenter d’influencer les élections au profit de l’ancien président Donald Trump. Harris, désignée comme candidate démocrate après que Biden a renoncé à se représenter, est désormais la cible des commentaires sarcastiques du président russe, qui a décrit son rire comme « contagieux » et « révélateur de sa bonne forme ».
Ce n’est pas la première fois que Poutine commente ou soutient un candidat américain. En 2004, il avait approuvé la réélection de George W. Bush, arguant qu’une victoire de John Kerry pourrait favoriser le terrorisme mondial. Plus récemment, en 2016, il avait fait l’éloge de Trump, le qualifiant de « personne brillante et talentueuse ».
Poutine a toujours joué un rôle subtil mais présent dans les élections américaines. En 2012, il a soutenu Barack Obama en affirmant qu’il était un homme « honnête » désireux de changer les choses, alors que son rival, Mitt Romney, considérait la Russie comme l’ennemi géopolitique numéro un des États-Unis. En 2016, l’élection de Trump a été marquée par des accusations d’ingérence russe, accusations que Moscou a niées malgré les preuves présentées par les agences de renseignement américaines.
Alors que la campagne présidentielle américaine de 2024 bat son plein, les commentaires de Poutine ne sont pas passés inaperçus. Le porte-parole du Conseil de sécurité nationale américain, John Kirby, a rapidement réagi, appelant le président russe à « cesser de s’immiscer » dans les élections américaines. Pourtant, la machine de désinformation russe continue de tourner, notamment via la chaîne d’information RT, accusée par le département de la Justice des États-Unis de mener une campagne de propagande visant à influencer l’opinion publique américaine.
Le « soutien » de Poutine à Kamala Harris est une autre pièce d’un puzzle complexe d’influence politique. Que ce soutien soit une simple provocation ou une stratégie calculée, il rappelle le rôle de Moscou dans la géopolitique électorale mondiale. Si l’histoire se répète, les élections de novembre pourraient encore être marquées par des tensions liées à l’ingérence étrangère.