Les arrêts de la CJUE sur le Sahara occidental : un « coup d’épée dans l’eau » selon le Maroc
Lors d’une conférence de presse conjointe tenue le 3 octobre 2024 à Rabat, Nasser Bourita, ministre des Affaires étrangères du Maroc, a qualifié les récents arrêts de la Cour de justice de l’Union européenne (CJUE) annulant les accords agricoles et de pêche entre l’Union européenne (UE) et le Maroc d’un « coup d’épée dans l’eau. » Ces décisions, prises en raison de l’inclusion du Sahara occidental dans ces accords, n’ont, selon Bourita, aucun effet réel sur la scène internationale, notamment au sein des Nations Unies.
Bourita a souligné que ces décisions de justice n’ont provoqué aucune réaction au sein des instances internationales, y compris au Conseil de sécurité de l’ONU, qui est le principal organe en charge du dossier du Sahara occidental. Pour le Maroc, la souveraineté de ce territoire, administré à 80 % par le Royaume, reste une question débattue dans ce cadre, et non devant les tribunaux européens. Le ministre a critiqué l’annulation des accords par la CJUE, la qualifiant de « non-événement », et a réaffirmé que « les compétences de l’ONU ne peuvent pas être usurpées » par des décisions européennes.
La Cour de justice de l’Union européenne a annulé les accords signés en 2019 entre l’UE et le Maroc, au motif que le peuple sahraoui n’avait pas été consulté, comme l’exige le droit international, pour l’exploitation des ressources naturelles du Sahara occidental. Ces accords, qui portaient sur les produits agricoles et la pêche, sont un point de friction entre le Maroc et le Front Polisario, le mouvement indépendantiste sahraoui. Le protocole de pêche, qui permettait aux bateaux européens de pêcher dans les eaux adjacentes au Sahara occidental, a expiré en juillet 2023, tandis que l’accord agricole restera en vigueur pour une durée de 12 mois supplémentaires.
Bourita a également évoqué la continuité des relations commerciales entre le Maroc et l’UE, soulignant que malgré ces arrêts, le Royaume poursuivra sa coopération avec ses partenaires européens. Le gouvernement marocain considère ces décisions comme n’ayant pas de portée réelle sur le terrain politique international, en particulier dans le cadre du conflit du Sahara occidental, qui est largement traité sous l’égide des Nations Unies.
En conclusion, cette prise de position montre la détermination du Maroc à ne pas laisser ces arrêts affecter sa position diplomatique ou ses relations avec l’UE. Le Royaume insiste sur le fait que les négociations concernant le Sahara occidental doivent rester sous la tutelle de l’ONU, minimisant ainsi l’impact des décisions européennes sur la souveraineté et les accords économiques qui incluent le territoire contesté.