Margarita Robles dénonce les accusations infondues contre le Maroc dans l’Affaire Pegasus

La ministre espagnole de la Défense, Margarita Robles, a fermement contesté les accusations portées par le Parti populaire (PP) à l’encontre du Maroc, qu’il tient pour responsable de l’infection des téléphones mobiles de plusieurs membres du gouvernement espagnol, dont le président Pedro Sánchez et la ministre elle-même, via le logiciel Pegasus. Lors d’une séance de la commission mixte de Sécurité nationale tenue le 10.12.2024 à Madrid, Robles a rappelé que « l’attribution de responsabilités ne relève que du pouvoir judiciaire, et non d’un quelconque débat parlementaire ».

Les enquêtes en cours, dirigées par le juge José Luis Calama, concernent des infections survenues entre 2020 et 2021 touchant les téléphones de plusieurs responsables espagnols, notamment ceux des ministres de la Défense, de l’Intérieur et de l’Agriculture. Ces investigations, initialement suspendues faute de coopération judiciaire d’Israël, ont été réactivées après que de nouvelles informations ont été communiquées par les autorités françaises. Cependant, Robles a souligné qu’aucune preuve tangible ne permet de désigner le Maroc comme responsable, appelant à une plus grande prudence dans les accusations publiques.

En effet, le député du PP, José Enrique Nunez Guijarro, a récemment affirmé que 2,5 gigaoctets de données auraient été dérobés sur le téléphone portable du président Pedro Sanchez. Il a lié cet incident à une prétention d’ingérence étrangère, pointant directement le Maroc. En réponse, Robles a vivement critiqué ces accusations « sans fondement » et rappelé que la vulnérabilité aux cyberattaques n’est pas un phénomène propre à l’Espagne. Elle a ajouté que la cause de ces incidents est plus probablement liée à des menaces globales que à une nation spécifique.

Dans sa déclaration, Robles a mis en avant le fait que la France a également été touchée par le même logiciel espion, ce qui souligne le caractère international de ces cyberattaques. Elle a précisé que depuis le début de la procédure judiciaire, le Centre Criptologique National (CCN) a transmis dix rapports techniques à l’audience nationale pour aider à faire la lumière sur ces incidents. Aucun de ces rapports n’a jusqu’à présent établi de lien direct entre le Maroc et les infections des appareils.

Robles a conclu en insistant sur l’importance de coopérer avec tous les acteurs, y compris le Maroc, afin d’élucider ces attaques dans un esprit de transparence et de confiance mutuelle. Selon ses propos, « pointer un pays sans preuve n’apporte rien à l’enquête et peut nuire à nos relations stratégiques ». La ministre a ainsi réitéré la nécessité d’une approche responsable et basée sur des faits pour traiter ce dossier sensible.

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