Argentine : des centaines de milliers de manifestants marchent en « défense de l’éducation publique »

Des centaines de milliers d’étudiants et d’enseignants, ainsi que des dirigeants de partis politiques et de syndicats ont manifesté, mardi à Buenos Aires et dans plusieurs villes d’Argentine, pour dénoncer les coupes budgétaires dans le secteur de l’enseignement sous le slogan « pour la défense de l’éducation publique ».

La mobilisation massive (plus d’un demi-million de manifestants selon les organisateurs) qui a paralysé le centre de la capitale a été convoquée par les universités publiques, dont les budgets ont subi des coupes sévères de la part du gouvernement ultralibéral de Javier Milei.

Elle est soutenue par les principales figures de l’opposition politique, dont l’ancienne présidente Cristina Kirchner et l’ancien candidat à la présidentielle de 2023, Sergio Massa.

Les principaux syndicats du pays ont également apporté leur appui à la marche des universités, dont certains recteurs ont averti contre le risque de la fermeture des établissements d’enseignement supérieur, si le gel des budgets se poursuit.

« Il s’agit d’une demande très claire de la communauté universitaire, accompagnée des travailleurs et d’autres secteurs de la société. La marche est massive car il s’agit d’une question transversale », a déclaré Héctor Daer, ancien député et secrétaire général de la puissante confédération générale du travail (CGT).

Cette marche est le dernier épisode d’un bras de fer entre le gouvernement et les universités publiques qui exigent un alignement de leurs budgets et des salaires du personnel enseignant et non enseignant sur le taux d’inflation, dénonçant une détérioration du niveau de la recherche scientifique et la suspension des travaux d’infrastructures dans les universités.

Le gouvernement de Milei a décidé de reconduire cette année le budget de 2023 en dépit d’un taux d’inflation annuelle de 275,5 % l’année dernière.

Malgré une augmentation de 70% des dépenses de fonctionnement des universités, les recteurs ont jugé que cet ajustement était insuffisant pour maintenir à flot leurs établissements.

Pour sa part, le gouvernement considère que la marche des étudiants est motivée par des considérations politiques, menaçant d’ordonner des audits des universités.

Le président Milei a publié une avalanche de messages sur ses réseaux sociaux, laissant entendre que cette marche vise à éviter les audits des budgets universitaires qu’il a ordonnés.

Un document reprenant les revendications des universités, qui a été lu au terme de la marche devant le palais présidentiel, dénonce les coupes budgétaires sévères opérées par le gouvernement, mettant en garde contre « le moment critique » vécu par les universités, qui sont « le monteur de la démocratie » en Argentine.

Les initiateurs de la marche estiment que « tous les problèmes peuvent être résolus avec davantage d’éducation et d’universités publiques, avec davantage d’investissements dans la science et la technologie »

Ils considèrent que ce sont ces institutions qui permettent à l’Argentine de réduire « les inégalités structurelles et de s’engager sur la voie du développement et de la souveraineté. L’éducation nous sauve et nous rend libres. Nous appelons la société argentine à la défendre », conclut le document.

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