Fernando Clavijo : « Sans le Maroc, la crise migratoire serait insoutenable pour l’Espagne et l’UE »

Lors de sa visite à Rabat, le 08.10.2024, le président du gouvernement autonome canarien, Fernando Clavijo, a souligné l’importance du Maroc dans la gestion de la crise migratoire, déclarant que la situation serait « insoutenable » pour l’Espagne et l’Union européenne sans « l’énorme effort » déployé par le Royaume. Clavijo a insisté sur le rôle crucial du Maroc en matière de stabilité politique et de contrôle des flux migratoires, notamment grâce aux 8 000 agents mobilisés pour cette tâche, précisant que leur contribution est essentielle pour contenir l’immigration vers l’Espagne.

Clavijo a notamment salué la coopération marocaine dans la gestion des flux migratoires en provenance de la région du Sahel, où les populations fuient des conditions extrêmes telles que la faim, les conflits armés, le changement climatique et la sécheresse. Il a également mis en lumière les efforts du Maroc pour lutter contre les réseaux criminels de trafic d’êtres humains, déclarant que ces mafias transfrontalières doivent être éradiquées de manière urgente. Pour lui, « le migrant n’est pas un criminel, mais les réseaux qui profitent de cette détresse humaine le sont. »

Au-delà de la question migratoire, les discussions entre Clavijo et le ministre marocain des Affaires étrangères, Nasser Bourita, ont porté sur des sujets sensibles tels que la délimitation des eaux territoriales. Bourita a indiqué que des solutions sont en cours de négociation pour parvenir à un accord mutuellement bénéfique.
Sur la question de la migration, Bourita a rappelé que le Maroc met en œuvre depuis 2013 une politique migratoire proactive qui a permis de régulariser la situation de 60 000 migrants africains. Il a souligné que le Royaume mobilise ses forces de sécurité pour empêcher que son territoire ne devienne un point de transit facile pour les migrants.

Le ministre marocain a également critiqué la façon dont la migration est souvent perçue dans les débats politiques européens, dénonçant son instrumentalisation comme « un outil de marchandage politique. » Bourita a relevé un « écart immense » entre la réalité des faits et la manière dont la migration est présentée dans les discours politiques européens, mettant en contraste « la rhétorique de la peur » avec la situation réelle sur le terrain.
Cet échange met en lumière non seulement l’importance stratégique du partenariat Maroc-Espagne dans la gestion des flux migratoires, mais aussi la nécessité de changer la perception de la migration pour mieux répondre aux défis humains et sécuritaires qu’elle représente.

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