L’expérience du Maroc contre la corruption exposée lors d’un forum au Caire
L’expérience du Maroc dans la lutte contre la corruption a été exposée lundi au Caire lors d’un forum arabe organisé sur le thème « Consolidation des efforts de lutte contre la corruption : état des lieux et défis ».
Lors de ce débat organisé par le Secrétariat général de la Ligue arabe et l’Office des Nations-Unies contre la Drogue et le Crime (ONUDC), Yasser Chokairi, directeur du pôle Partenariat et développement à l’Instance nationale de la probité, de la prévention et de la lutte contre la corruption (INPPLC), a souligné que le Maroc a été parmi les premiers pays à s’attaquer à ce fléau et ses fâcheuses conséquences sur le climat des affaires, citant à l’appui les initiatives et mesures prises ainsi que l’engagement du Royaume sur le plan international en ratifiant notamment la convention des Nations-unies contre la corruption, outre l’adoption d’une stratégie nationale en la matière.
Dans son intervention « La probité dans le domaine des affaires, dimension stratégique dans la lutte contre la corruption : Approche du Royaume du Maroc », il a indiqué que le secteur privé a mis sur pied en 1998 une commission de la déontologie et de la gouvernance au sein de la Confédération Générale des Entreprises du Maroc (CGEM), à l’origine d’ailleurs de l’instauration de la Responsabilité Sociale des Entreprises (RSE) ou encore le Code des bonnes pratiques de gouvernance des entreprises, et ce, en partenariat avec le secteur public.
Toujours sur ce registre, il a noté que le Comité National de l’Environnement des affaires (CNEA) représente à ce titre un modèle de partenariat entre les secteurs privé et public en faveur de la promotion de la gouvernance et l’amélioration du climat d’affaires, illustrant ainsi l’implication du secteur privé et sa contribution effective dans l’élaboration d’une stratégie nationale contre la corruption en tant que membre agissant au sein de la Commission nationale contre la corruption.
Et d’affirmer que le tournant crucial dans la lutte contre la corruption au Maroc est incontestablement l’entrée en vigueur de la loi 46-19 portant création de l’Instance Nationale de la probité, de la prévention et de la lutte contre la corruption et ce, au vu de l’étendue de ses prérogatives et le formidable élan impulsé aux efforts engagés contre la corruption.
M. Chokairi a également évoqué les grandes orientations inscrites dans la nouvelle stratégie en faveur de la promotion de la probité et l’atténuation des effets négatifs de la corruption sur le développement, relevant que cette nouvelle et audacieuse démarche repose, entre autres, sur l’éducation et la promotion des valeurs de la gouvernance et de la transparence, l’amélioration de la qualité des services publics ainsi que le climat d’affaires, la moralisation de la vie politique et publique, la législation anti-corruption ou encore la fin de l’impunité.
Une nouvelle stratégie a été élaborée par l’Instance nationale de la probité, de la prévention et de la lutte contre la corruption, conformément aux Hautes Orientations Royales, aux dispositions de la Constitution ainsi qu’aux chartes internationales, a-t-il fait savoir, ajoutant que l’approche adoptée a été orientée vers les secteurs stratégiques disposant d’une réelle volonté de changement, en premier lieu le domaine des finances au vu de son importance centrale dans l’activité des entreprises et ce, à travers notamment l’élaboration d’une feuille de route pour l’analyse des risques, l’organisation de sessions de formations au profit des fonctionnaires, la mise en place de systèmes de gestion de la lutte contre la corruption dans les entreprises ou encore la publication de circulaires coercitives incitant les banques et les sociétés de crédit à instaurer un système de prévention contre la corruption.
La délégation marocaine présente aux travaux de ce forum, qui se tient en marge de la 5ème session de la Conférence des États parties à la convention arabe de lutte contre la corruption prévue mardi au siège de la Ligue arabe, est présidée par Mohamed Bachir Rachidi, président de l’Instance nationale de la probité, de la prévention et de la lutte contre la corruption. Elle comprend des responsables dans différents ministères et institutions du Royaume.