Souleiman Raissouni ou l’obsession sécuritaire érigée en doctrine personnelle

Pourquoi Souleiman Raissouni voit-il l’ombre des services de renseignement partout, jusqu’à en nourrir ses cauchemars ?

D’un point de vue psychologique, une peur obsessionnelle des appareils sécuritaires traduit souvent un rapport déformé à la réalité : elle peut relever d’une culpabilité latente, d’un sentiment persistant d’avoir transgressé la loi et de la crainte, consciente ou non, d’être un jour rattrapé par elle.

Dans le cas de Raissouni, cette angoisse trouve sa source dans l’incapacité à assumer la sanction judiciaire qui a suivi sa condamnation pour agression sexuelle. Loin de se résigner, il semble avoir transformé son ressentiment en croisade personnelle contre les services de sécurité, allant jusqu’à dénoncer une supposée « hégémonie sécuritaire » aux dépens d’autres institutions, y compris la monarchie.

Or, ce raisonnement repose sur une confusion fondamentale. Les services de renseignement ne sont ni les architectes ni les exécutants des politiques publiques : ils ne déterminent pas la lutte contre le chômage, ne régulent pas le système de santé, n’élaborent pas les réformes éducatives ni les stratégies d’investissement. Leur champ d’action, strictement encadré par la loi, se concentre sur des missions précises : la lutte contre le terrorisme, la prévention et la répression de la criminalité organisée, la contre-ingérence ainsi que la protection de l’État et de ses institutions contre toute menace interne ou externe. Les résultats obtenus dans ces domaines témoignent, par ailleurs, de leur efficacité.

Assimiler ces missions à une quelconque entrave à la liberté individuelle relève donc d’un amalgame dangereux. Croire qu’affaiblir les services de renseignement  et ceux qui les dirigent,  permettrait de poursuivre impunément certaines dérives personnelles, relève d’une absurdité dénuée de toute mesure.

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