Genève : des ONG alertent sur la persistance de l’esclavage dans les camps de Tindouf

Lors de la 60ᵉ session du Conseil des droits de l’homme à Genève, des organisations non gouvernementales ont tiré la sonnette d’alarme sur la persistance de pratiques d’esclavage dans les camps de Tindouf, gérés par le mouvement armé du Front Polisario. Ces ONG ont appelé la communauté internationale à prendre conscience de la gravité de la situation et à intervenir pour protéger les droits fondamentaux des populations sahraouies.

Lors du dialogue interactif avec le Rapporteur spécial sur les formes contemporaines d’esclavage, l’experte juridique Lucia Ferreira Pereira a dénoncé le système d’esclavage héréditaire ainsi que la discrimination raciale persistante dans ces camps. Elle a illustré ses propos par le cas de Mohammed Salem, un jeune Sahraoui à qui l’on a interdit de se marier en raison de ses origines familiales, qualifiant cette situation de « violation flagrante de la dignité humaine ».

Dans son intervention au nom du « Centre indépendant de recherches et initiatives pour le dialogue » (CIRID), Pereira a appelé le Conseil des droits de l’homme à ouvrir une enquête indépendante afin de documenter et sanctionner ces pratiques. Selon elle, ces violations portent atteinte aux principes internationaux d’égalité, de liberté et de dignité, et nécessitent une action urgente.

De son côté, Mustafa Maâ El Aïnine, représentant de la « Commission internationale pour le respect et l’application de la Charte africaine des droits de l’homme et des peuples » (CIRAC), a évoqué des témoignages de détenus sahraouis ayant subi des discriminations systématiques. Il a accusé le Polisario d’utiliser ces pratiques pour maintenir son contrôle social et politique sur les populations des camps, en contradiction avec les conventions internationales sur l’abolition de l’esclavage.

Les deux intervenants ont insisté sur l’urgence de garantir aux victimes des camps de Tindouf le droit fondamental à la liberté, à la dignité et à la justice. Ils ont également recommandé que le Rapporteur spécial effectue une visite sur le terrain et intègre ces violations dans son prochain rapport au Conseil, afin de faire pression sur les autorités responsables et de mettre fin à ces pratiques inhumaines.

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