Sahara : De Misturaappelle à un nouveau processus politique fondé sur le plan marocain d’autonomie

À la veille du 50ᵉ anniversaire de la Marche Verte, l’envoyé personnel du Secrétaire général des Nations Unies pour le Sahara, Staffan de Mistura, est sorti de sa réserve diplomatique habituelle pour commenter la récente résolution 2797 du Conseil de sécurité, qui réaffirme que le plan d’autonomie marocain constitue le point de départ le plus réaliste pour relancer le processus politique. Dans une déclaration publique le 6 novembre 2025, De Mistura a souligné que les prochaines négociations se dérouleront « sur la base de la proposition marocaine actualisée », annoncée par Sa Majesté le Roi Mohammed VI, tout en invitant toutes les parties à s’impliquer « de bonne foi » dans une nouvelle phase de dialogue.

Le diplomate italo-suédois a adopté un ton mesuré, évitant de mentionner directement l’Algérie et le Front Polisario, auxquels il a fait allusion en utilisant l’expression « les parties ». Ce choix de langage laisse ouverte la possibilité pour ces acteurs de s’intégrer comme « participants actifs » au processus, sans se sentir contraints d’en accepter les conclusions à l’avance. Cependant, De Mistura a clairement indiqué que le point de départ sera la proposition d’autonomie marocaine, reconnue par la communauté internationale comme la seule base « réaliste, sérieuse et crédible » pour résoudre un conflit qui dure depuis un demi-siècle.

De Mistura a expliqué qu’il était arrivé à la conviction qu’il était « temps de formuler quelques observations » après avoir assimilé la dernière résolution du Conseil, qu’il a qualifiée de signe de « vitalité internationale renouvelée ». Il a mis en avant le rôle actif de l’administration américaine, soutenue par la France et le Royaume-Uni, dans la création d’un consensus autour de la résolution 2797. Cette nouvelle dynamique, selon lui, traduit un changement décisif dans l’approche du Conseil en faveur d’une solution pragmatique et durable.

Dans un passage particulièrement marquant, De Mistura a comparé les Nations Unies à « un navire de légitimité qui a besoin de vents forts et constants pour atteindre son port », métaphore utilisée pour souligner la nécessité d’une implication sérieuse des membres permanents et non permanents du Conseil. Il a mentionné la contribution du conseiller américain Massad Boulos et de l’ambassadeur Michael Waltz, ainsi que l’engagement de la France et du Royaume-Uni. Il a également salué l’attitude de la Russie et de la Chine, qui, en s’abstenant d’utiliser leur droit de veto, ont facilité l’adoption du texte.

Dans une tentative d’encourager l’Algérie et le Polisario à revenir à la table des négociations, De Mistura a rappelé que la résolution 2797 établit « un cadre pour la négociation » sans imposer de « résultats prédéterminés ». Il a insisté sur le fait que « participer aux négociations ne signifie pas accepter automatiquement leur issue », invitant les acteurs concernés à présenter leurs propres propositions. Il a précisé que, parallèlement au Maroc, l’Algérie, le Polisario et la Mauritanie seront également conviés à soumettre leurs observations afin d’élaborer une feuille de route commune pour des négociations directes ou indirectes, selon les conditions de sécurité.

Enfin, De Mistura s’est félicité de la prolongation du mandat de la MINURSO pour une année supplémentaire, estimant que cette décision favorisera un climat de stabilité propice aux discussions. Dans un ton résolument optimiste, il a affirmé que « le véritable travail commence maintenant », tout en soulignant que la réussite du processus dépendra de la volonté de toutes les parties et du soutien constant du Conseil de sécurité. Il a conclu que sa priorité sera de transformer l’élan diplomatique actuel en un processus concret, fondé sur le plan d’autonomie marocain mis à jour, en tant que base solide pour une solution définitive à un conflit vieux de cinquante ans.

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