Confidentialité Bafouée : Le Dérapage Inacceptable de Hamid El Mahdaouy

La diffusion par Hamid El Mahdaouy d’extraits d’une réunion interne de la Commission de déontologie et des affaires disciplinaires a suscité une vive réaction au sein de la commission provisoire pour la gestion des affaires du secteur de la presse et de l’édition. En publiant sur YouTube des images provenant d’un espace strictement confidentiel, le youtubeur a franchi une limite essentielle encadrant le fonctionnement des institutions professionnelles. Pour la commission provisoire, cet acte représente une atteinte directe à l’intégrité du travail institutionnel et une tentative manifeste d’influencer l’opinion publique par des contenus sortis de leur contexte.
La confidentialité des réunions internes n’est pas une option, mais une obligation clairement définie par le règlement intérieur du Conseil national de la presse. En violant ce principe, la démarche de Hamid El Mahdaouy porte atteinte à la crédibilité des organes de déontologie et compromet leur capacité à travailler sereinement et objectivement. La présenter comme un acte de “transparence” relève d’une confusion inquiétante entre liberté d’expression et mépris des règles structurantes du métier.
Ce n’est d’ailleurs pas un épisode isolé. Depuis plusieurs mois, El Mahdaouy multiplie les vidéos polémiques mêlant insinuations, attaques répétées contre des membres du Conseil et accusations extravagantes dépourvues de fondement. En s’appuyant sur une rhétorique sensationnaliste, sa démarche semble viser davantage à créer l’agitation qu’à informer de manière responsable. La divulgation de la réunion interne n’est ainsi que l’aboutissement d’une escalade regrettable dans l’exploitation de contenus sensibles à des fins d’audience.
L’argument selon lequel ces fuites relèveraient d’un soi-disant « droit du public à savoir » ne résiste pas à l’analyse. La liberté d’expression ne peut justifier ni la publication de documents obtenus illégalement, ni la diffusion d’informations manipulées ou sorties de leur contexte. La fabrication de déclarations attribuées faussement à des responsables, dénoncée par la commission, ajoute une couche supplémentaire de gravité à une démarche déjà problématique. En déformant les faits, on ne défend ni la vérité ni la profession journalistique, on l’affaiblit.
Face à ce cumul de pratiques contraires aux règles fondamentales du métier, la décision de l’instance de saisir la justice apparaît logique et légitime. Les institutions professionnelles ne peuvent tolérer des comportements qui sabotent leur travail et mettent en danger la confiance du public. La démarche de Hamid El Mahdaouy constitue un précédent dangereux qu’il est impératif de recadrer fermement, afin de rappeler que la liberté d’expression s’exerce dans un cadre, et que ce cadre est indispensable pour préserver l’éthique, la rigueur et l’intégrité de la vie médiatique.