Institutions sécuritaires marocaines ciblées : le silence troublant des élites politiques

Depuis plusieurs mois, les institutions sécuritaires marocaines font l’objet de campagnes de dénigrement virulentes, coordonnées et amplifiées à travers des plateformes numériques utilisant la désinformation et des accusations sans preuves. Ces attaques ne sont pas anodines : elles visent à affaiblir symboliquement des piliers essentiels de l’État et à éroder la confiance du public envers des acteurs qui incarnent la stabilité et l’ordre.

Ce qui inquiète profondément, au-delà de la violence verbale et des allégations infondées, c’est le mutisme presque total des élites politiques et des partis. Là où l’on attendrait des prises de position claires pour défendre les institutions, on observe un silence embarrassant, comme si cette escalade n’avait aucune conséquence sur l’équilibre national.

Plus troublant encore, certains de ceux qui plaident depuis des années pour une gouvernance éthique et la réforme des services publics semblent ignorer ces attaques ciblées, comme si la campagne contre les institutions sécuritaires ne les concernait pas. Ce silence peut, à tort ou à raison, être perçu comme une forme d’approbation tacite ou d’opportunisme politique.

Face à cette situation, les institutions poursuivent leur mission avec rigueur : enquêtes, poursuites judiciaires et respect du cadre légal. Mais ces démarches techniques restent insuffisantes si elles ne sont pas soutenues par un discours politique clair et un débat public responsable, capable de distinguer entre critique constructive et stratégie de déstabilisation.

L’heure est grave. La classe politique, dans toute sa diversité, doit assumer sa responsabilité historique : protéger les institutions, non pas par loyauté aveugle, mais par devoir. Il ne s’agit pas de défendre des individus, mais de préserver les équilibres d’un pays que certains voudraient fragiliser de l’intérieur.


Ceux qui s’attaquent de manière personnelle à des responsables sécuritaires ne remettent pas seulement en question leur intégrité, mais envoient un message délétère à la société dans son ensemble. Laisser se propager ces discours, sans réagir, revient à affaiblir la crédibilité de l’action publique et à vider de son sens tout engagement politique

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